Retour

DéMesure                      
ou le temps du monde fini commence.


demesure

 

Une performance de corps sonores et dansés

                                                
Ephia Gburek (Danse) et Benoit Cancoin (Contrebasse)


Conception : Benoit Cancoin  Masques : Raphaël Thibault


Durée : 50 minutes

 

 


Extraits vidéos :  Démesure - YouTube

 

 

DéMesure nous convie à regarder le monde par un effet de loupe, un changement d’échelle et de vitesse. Plongeons dans cet espace-temps redéfini.

DéMesure-r pour mesurer à nouveau, pour découvrir d'autres modes de lecture, prendre d'autres points de vue.
Un regard. Un frottement. Le son du Temps qui se distend et se tord vers l'imperceptible. Un corps ralenti excessivement, devient glacier et frôle l'immobilité.
Circonscrits dans un espace-limite exigu, contraints à inventer d'autres ouvertures intérieures, le corps et le son persistent. Ils avancent chacun insaisissablement à contre-courant.

DéMesure-r l'humanité dans un monde fini, un monde de ressources finies. Une sphère-limite pour quelques milliards d’humains. Et le Temps qui se déroule sans possibilité d’arrêt.

 

 


Un rond délimité par une corde posée au sol.

C’est fermé. Fini. Un espace vivant. Un espace de vie pour deux. Une planète ?

L’ensemble est animé d’un mouvement perpétuel et d’un son continu.

 

 


Se confronter aux limites. Aux parois. A l’autre.

Se heurter aux frontières. Partager, se répartir l’espace.
Un voyage vers l’intérieur.
Le temps se déroule sans fin.

Des kilomètres séparent nos mains.

L'immensité prend place entre deux corps.

 


Étirement. Fin de l’addition.
Fin de l’accumulation.
L'infini démesuré.

 

 

En 1937 Paul Valéry fait écrire la phrase : « Le temps du monde fini commence » sur le fronton du Palais de Chaillot à Paris. Il mettait l’accent sur la fin d’un des moteurs de l’expansion des siècles précédents : la découverte de nouveaux territoires. C’était jeter un regard très critique sur un des dogmes du capitalisme, la « création de valeurs », et donner un écho particulier à l’observation attribuée à Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».


Une petite centaine d’années plus tard, dans un contexte « sanitaire », le « monde fini » devient pour beaucoup d’entre nous et pour quelques longues semaines, un petit appartement et une presque solitude. Les équilibres, au regard des fragilités intérieures, deviennent des challenges quotidiens. Plus d’échappatoires, plus de fuites possibles, plus de lointain. Se pose la question de ce que l’on voit, de ce que l’on regarde et comment. Ce qui est à portée devient-il l’unique possible ? Les rapports que nous créons avec ce qui est là, avec ceux qui sont autour de nous, prennent une place bien différente. L’occasion de vivre à fond le matérialisme ou au contraire d’éprouver une autre phrase de Paul Valéry : « Que serions-nous donc sans le secours de ce qui n’existe pas ? »

Le temps du monde fini commence.              

 

 

 

Télécharger le document PDF ici

 

Retour