La foret aux trois entrées…

 

 

Nous voudrions vous parler d’une forêt.
Une forêt qui se trouve tout près de chez vous.
Je suis sûr que vous la connaissez.

Elle a trois entrées. Trois chemins qui entrent en elle, par ou l’on entre en elle. A vrai dire, ce ne sont pas des chemins, mais des passages qu’elle nous ouvre, pour que nous puissions nous évader, en elle…

Chacun de ces passages est particulier.

Dans le premier passage, ce qui se remarque tout de suite est le bruit des pas : comme il change si le pied se pose sur de l’herbe ou de petits branchages, sur de la mousse ou de la terre dure. Sans oublier le plaisir de marcher sur des tapis de feuilles mortes, surtout si il gèle...

Très vite tu verras que tu es ici dans un monde vertical, tu n’es pas le seul être debout. La forêt saura te faire lever la tête. Est ce une plainte ou une manifestation de joie ces sons que nous entendons là haut ? Est ce par amitié que ces deux arbres se frottent l’un contre l’autre ? Les feuilles ne sont pas en reste, elles nous font entendre leur légèreté et leur brillance. Comment savoir si les sons les font danser ou si leur danse produit ces sons ?

Peut être pensiez vous être seuls ? Mais… ce petit bout de branche est il tombé de lui même ? Ce que nous entendons au loin est ce simplement le bruit du vent dans les branches ou bien des courses de petits animaux ?

Dans le deuxième passage, si tu ouvres grand les yeux : tu découvriras comme la forêt brille au rythme des changements de lumière et d’atmosphère.
zones d’ombres, trouées de lumières, différentes luminosités vont décorer notre promenade. Les gouttes de lumière font briller les feuilles, les puits de lumière frôlent les branches, se cherchent un chemin et vont dessiner leurs traces sur le sol en créant au passage des ombres innombrables. Les rayons du soleil dessinent de larges ou de tout petits faisceaux de lumière qui iront parfois jusqu’au sol lécher les racines des grands arbres ou permettre aux habitants de prendre une douche de chaleur.
La pluie fera briller les feuilles comme un vernis et le retour de la lumière ou du soleil après l’averse nous entourera de milles brillances qui nous amènerons dans un monde magique…

 

La forêt danse ses couleurs et ses bruissements. Elle nous fait un festival de formes, de matières. Tu as remarqué ? Alors c’est que tu es dans le troisième passage.
Ce tronc tout tordu ne te donnes-t-il pas envie de marcher comme un grand père ? Cette lumière et ce vent qui jouent dans les feuilles ne te donnent-ils pas envie d’être aussi léger qu’un écureuil et de courir dans les branches ? La mousse qui tout à l’heure étouffait le bruit de tes pas te donne maintenant envie de rouler sur elle, de la caresser des mains et d’aimer y faire disparaître tes doigts.
Ton corps s’amuse à prendre toutes les formes qu’il a sous les yeux : il devient aussi gros que ce tronc énorme. Gros mais souple et tendu vers le ciel. Il copie les tourbillons que fait cette liane autour de ce jeune arbre, tes bras prennent toutes les directions que te montrent toutes ces branches, tournent en tout sens comme les branches dans le vent…

Feuilles, pas, brillance, vent, courbes, courses animales… pour nous tout cela ?
Non, ce n’est pas pour nous. C’est la vie qui se déroule, les sons de chaque étape de la vie de chaque arbre, de chaque animal.
Chaque moment, chaque événement a ses sons, sa lumière.
Chaque arbre va être modelé par ce qui l’entoure…

La forêt a milles visages, tu en as découvert quelques uns et tu en découvriras beaucoup d’autres : si nous savons tendre l’oreille, il sont pour nous tous ces sons, pour nous ce déluge de lumières, ce festival de formes et de mouvements. Il nous parle des arbres, des feuilles, des éléments, des animaux, il nous parle de nous, de notre vie, de notre vie parmi eux.